L’échec d’un projet de modernisation du système de gestion de fret, mené par IBM en partenariat avec SAP, a coûté 345 millions d’euros à l’entreprise de transport allemande DHL.
La fin de l’année 2015 a été difficile pour l’entreprise postale allemande Deutsche Post DHL Group : ses résultats sont en baisse de 71 %, du fait de pertes colossales d’un montant de 345 millions d’euros. La raison ? L’échec d’un vaste projet informatique au sein de sa filiale DHL.
Ces 345 millions d’euros correspondent aux 308 millions d’euros d’investissements dépensés en pure perte, auxquels s’ajoutent 37 millions d’euros de provisions, afin que DHL retire le nouveau système des endroits où il était déjà déployé (pour des raisons contractuelles).
Le projet de modernisation IT, baptisé NFE (pour « New Forwarding Environment ») avait pour but de donner un coup de fouet à la productivité (par une standardisation de la solution, l’automatisation de la facturation et l’intégration du pricing), améliorer la transparence sur la livraison du produit et le processus financier, et promettait un processus en temps réel : de quoi séduire les acteurs de la logistique.
L’entreprise postale allemande n’a à aucun moment incriminé ses prestataires, mais l’affaire se révèle tout de même embarrassante pour IBM et SAP, qui étaient en charge du projet, d’après les médias allemands et de multiples documents trouvables sur le Net. Toutefois, SAP a tenté de se dédouaner , via un communiqué, en indiquant ne jamais avoir été le mandataire principal :
« A aucun moment, SAP n’a été responsable de la gestion du projet et de l’installation du logiciel. En réalité, SAP a offert très tôt son assistance, au-delà des termes de son engagement contractuel en tant qu’éditeur de logiciels. »
Ce que semble confirmer Daniel McGrath, représentant de DHL Express et du groupe Deutsche Post, dans son e-mail à Computerworld (magazine informatique à destination des directeurs informatiques) :
« Autant que nous pouvons en juger pour le moment, il ne s’agit pas d’un problème émanant principalement du fournisseur de logiciels, tant sur un plan technique que commercial ».
Les deux groupes allemands semblent donc accuser indirectement le géant américain IBM. L’affaire reste à suivre, pour savoir si des poursuites seront engagées par un des protagonistes impliqués.